"l'élégance du hérisson"
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"l'élégance du hérisson"
Voilà un livre dont il est difficile de parler. Je ne suis pas une lectrice idéale, il me manque beaucoup de références et le cinéma japonais provoque en moi une systématique et douce somnolence mais j'ai ressenti une grande connivence avec Madame Michel, Paloma, Monsieur Ozu et Manuela. Et tant pis, allons-y dans le poncif : je suis passée du rire aux grosses larmes avec sanglots et nez qui coule.
marion- Admin
- Nombre de messages : 339
Date d'inscription : 10/01/2006
Re: "l'élégance du hérisson"
Moi pareil. Sauf que je ne m'endors pas devant les films d'Ozu... par contre la phénoménologie...
Re: "l'élégance du hérisson"
Les seules idées préconcues que j'avais de ce roman avant de l'ouvrir étaient : les gens ont adoré et ça cause d'une concierge. Et puis je l'ai lu parce que c'était le sujet d'une discussion sur un forum.
J'ai franchement ri à quelques reprises (dont la séance chez le psy) et phrases (« Je ne vois que la psychanalyse pour concurrencer le christianisme dans l'amour des souffrances qui durent ») et j'ai été touchée.
Mais sur l'ensemble se dégage une idée de facilité, d'évidence, de
complaisance, de cours de philo raccourci (surtout quand un chapitre
fini sur « L'art c'est l'émotion sans le désir »).
Il y a cette concierge dans un immeuble du gratin parisien qui cache son érudition derrière un statut qui ne la fait apparaître qu'en tant que concierge aux yeux de ceux qui ne savent pas voir. Ah elle est rigolote et
attachante, elle connaît Eminem et Mozart.
Il y a cette gamine fille de bourgeois, Paloma, affublée d'une mère socialiste qui soigne ses plantes et va chez le psy, d'une soeur étudiante en philo et
d'un père politicien. Douze ans la gamine, et franchement tête à claques. L'âge ne suffit pas à l'excuser. Et je ne partage pas tous ses points de vue. Ses découvertes sont sommes toutes assez basiques. On les pardonne à une petite fille de 12 ans, le problème c'est qu'on sent derrière ça les propos de l'auteur, sa voix.
Un petit exemple au sujet du monde :
P. 109 « C'est toujours une jouissance par procuration »
Bon, franchement là j'ai envie de dire à la gamine de lâcher ses bouquins 1h dans sa journée et de ne pas oublier de vivre, qu'elle aille marcher, faire de la danse ou du basket, jouer de la batterie ou que sais-je encore !
Que ce soit chez Paloma ou Renée la concierge, le snobisme qu'elles relèvent dans leur entourage se retrouve parfois dans leurs propos, aussi ampoulés.
De plus, le credo vendeur du roman qui décrivait des personnages hors normes abattant tous les préjugés de classe ... bon, je veux bien, mais faut
vraiment un livre comme ça pour découvrir qu'une concierge n'est pas forcément une vieille en chaussons qui regarde Jacques Martin le dimanche ?
En lisant on se dit bon ok mais alors, donc, il va se passer quelque chose ? Sans aller jusqu'au film d'action américain hein, mais un truc vrai. Cette exposition de plaisirs simples qu'on peut avoir dans la vie, comme la contemplation d'une plante ou l'écoute d'une musique, je suis d'accord, mais pas intéressée par le lire decliné sur tout un roman.
Je pense qu'on est en plein dans l'exemple d'un auteur qui se sert de ses personnage comme porte-voix, les vidant de toute substance, même s'ils ont une ébauche d'histoire personnelle. Franchement, si je veux creuser l'idée du Beau, je préfère lire Kant ou Eco (ce que je n'ai pas encore fait, pas plus que je n'ai vu de film d'Ozu). Certains procédés me sont apparus
artificiels : Mme Michel rentre dans une pièce, voit un tableau, et nous voilà parti pour un exposé pictural.
Le tout m'a fait l'impression d'un mélange d'Amélie Poulain, de Première gorgée de bière et du Cercle des Poètes Disparus (la
« révélation » finale étant le Carpe Diem ...)
Tout ça sent l'air du temps, la légère considération philosophique doublée
d'une asiatisation assez mode. Le succès du bouquin ne me surprend pas. Mais j'ai bien envie de savoir si pour ceux à qui il est apparu comme une révélation (oui oui, c'est allé jusque là dans certaines réactions lues sur
des forums), l'envie de creuser plus loin ces sujets s'est réellement pratiquée après avoir refermé le livre. Lequel a cherché plus avant les films d'Ozu, la peinture flammande ou la notion du Beau ? Ou si le bouleversement s'est arrêté la dernière page refermée.
Pourtant, j'ai bien été emballée par quelques passages, mais le propos et la forme me semblent insuffisants sur l'ensemble. Même cette fin ne colle pas avec un ensemble qui se déclinait un peu comme un conte.
Déçue.
J'ai franchement ri à quelques reprises (dont la séance chez le psy) et phrases (« Je ne vois que la psychanalyse pour concurrencer le christianisme dans l'amour des souffrances qui durent ») et j'ai été touchée.
Mais sur l'ensemble se dégage une idée de facilité, d'évidence, de
complaisance, de cours de philo raccourci (surtout quand un chapitre
fini sur « L'art c'est l'émotion sans le désir »).
Il y a cette concierge dans un immeuble du gratin parisien qui cache son érudition derrière un statut qui ne la fait apparaître qu'en tant que concierge aux yeux de ceux qui ne savent pas voir. Ah elle est rigolote et
attachante, elle connaît Eminem et Mozart.
Il y a cette gamine fille de bourgeois, Paloma, affublée d'une mère socialiste qui soigne ses plantes et va chez le psy, d'une soeur étudiante en philo et
d'un père politicien. Douze ans la gamine, et franchement tête à claques. L'âge ne suffit pas à l'excuser. Et je ne partage pas tous ses points de vue. Ses découvertes sont sommes toutes assez basiques. On les pardonne à une petite fille de 12 ans, le problème c'est qu'on sent derrière ça les propos de l'auteur, sa voix.
Un petit exemple au sujet du monde :
P. 109 « C'est toujours une jouissance par procuration »
Bon, franchement là j'ai envie de dire à la gamine de lâcher ses bouquins 1h dans sa journée et de ne pas oublier de vivre, qu'elle aille marcher, faire de la danse ou du basket, jouer de la batterie ou que sais-je encore !
Que ce soit chez Paloma ou Renée la concierge, le snobisme qu'elles relèvent dans leur entourage se retrouve parfois dans leurs propos, aussi ampoulés.
De plus, le credo vendeur du roman qui décrivait des personnages hors normes abattant tous les préjugés de classe ... bon, je veux bien, mais faut
vraiment un livre comme ça pour découvrir qu'une concierge n'est pas forcément une vieille en chaussons qui regarde Jacques Martin le dimanche ?
En lisant on se dit bon ok mais alors, donc, il va se passer quelque chose ? Sans aller jusqu'au film d'action américain hein, mais un truc vrai. Cette exposition de plaisirs simples qu'on peut avoir dans la vie, comme la contemplation d'une plante ou l'écoute d'une musique, je suis d'accord, mais pas intéressée par le lire decliné sur tout un roman.
Je pense qu'on est en plein dans l'exemple d'un auteur qui se sert de ses personnage comme porte-voix, les vidant de toute substance, même s'ils ont une ébauche d'histoire personnelle. Franchement, si je veux creuser l'idée du Beau, je préfère lire Kant ou Eco (ce que je n'ai pas encore fait, pas plus que je n'ai vu de film d'Ozu). Certains procédés me sont apparus
artificiels : Mme Michel rentre dans une pièce, voit un tableau, et nous voilà parti pour un exposé pictural.
Le tout m'a fait l'impression d'un mélange d'Amélie Poulain, de Première gorgée de bière et du Cercle des Poètes Disparus (la
« révélation » finale étant le Carpe Diem ...)
Tout ça sent l'air du temps, la légère considération philosophique doublée
d'une asiatisation assez mode. Le succès du bouquin ne me surprend pas. Mais j'ai bien envie de savoir si pour ceux à qui il est apparu comme une révélation (oui oui, c'est allé jusque là dans certaines réactions lues sur
des forums), l'envie de creuser plus loin ces sujets s'est réellement pratiquée après avoir refermé le livre. Lequel a cherché plus avant les films d'Ozu, la peinture flammande ou la notion du Beau ? Ou si le bouleversement s'est arrêté la dernière page refermée.
Pourtant, j'ai bien été emballée par quelques passages, mais le propos et la forme me semblent insuffisants sur l'ensemble. Même cette fin ne colle pas avec un ensemble qui se déclinait un peu comme un conte.
Déçue.
Caroline- Nombre de messages : 75
Date d'inscription : 09/10/2006
Re: "l'élégance du hérisson"
ce que j'ai aimé dans ce livre, ce sont les personnages. Je l'ai lu comme un Harry Potter qui parlerait de grammaire... Je ne me suis pas attardée sur la contemplation mais je connais des gens (enfin, un gen) qui ont été cherché les films d'Ozu après la lecture de ce livre, "y en a aussi"...
marion- Admin
- Nombre de messages : 339
Date d'inscription : 10/01/2006
une histoire de chat
et de cistite... si je ne devais retenir qu'un passage de ce livre, ce serait celui-là...
eh ouii, le passage qui fait le plus écho à mes troubles cyclo-urinaires, c'est bien quand Olympe diagnostique une cistite due au stress au chat de ne je sais plus quelle rombière...
et le traitement préconisé : du Prozac...
je sais ce qu'il me reste à faire.
eh ouii, le passage qui fait le plus écho à mes troubles cyclo-urinaires, c'est bien quand Olympe diagnostique une cistite due au stress au chat de ne je sais plus quelle rombière...
et le traitement préconisé : du Prozac...
je sais ce qu'il me reste à faire.
Mélaine- Nombre de messages : 128
Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 11/01/2006
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