festival de bardes biélorusses

Hé bien, quelle aventure ce festival. J'ai perdu un tiers des effectifs en route pour cause de maladie. Et la route jusqu'à Bielsk Podlaski fut une véritable épopée.
Gare centrale de Varsovie, la gare la plus mal foutue du monde. Sûre de ne pas m'être trompée en lisant l'affiche jaune qui recense tous les trains avec les horaires de 1982, j'attends tranquillement sur le peron 1 quand les hauts parleurs crachotent des informations capitales, mais malheureusement incompréhensibles. Je vois tout le monde prendre ses sacs et suivant mon instinct de mouton de Panurge ainsi que les conseils d'une charmante Varsovienne anglophone ravie de pratiquer un peu (avec mon anglais à 2 balles...) je suis le mouvement, on se retrouve sur le quai de la gare du quartier Srodmiescie. Le train finit par s'afficher sur le panneau et même il finit par arriver et nous emmener à Bialystok où Kasia m'attendait dans la pizzeria habituelle devant une bière (pour changer), il est 2 heures, et après m'avoir sauté dans les bras, elle m'annonce qu'elle déjà bourrée. OK, tout est normal jusqu'ici... On finit la bière et on va prendre notre bus pour Bielsk Podlaski, hé bien, la compréhension naturelle entre Biélorusses et Polonais est une légende : sur les conseils de Kasia, on attend le bus plateforme 17, sûres de Kasia. Le bus arrive, c'est bizarre, Bielsk Podlaski n'est pas écrit sur l'étiquette des destinations. On demande, horreur et stupéfaction, ce bus ne va pas à Bielsk Podlaski ! Retour au guichet des informations, hin, hin, tout est normal, le bus, il faut le prendre plateforme 18. Bon, ce n'est qu'un léger contre-temps. Une petite heure de bus et nous voilà à BIELSK PODLASKI petite ville de campagne, qui n'est certainement pas un joyau de l'art roman mais qui a un certain charme. Comme partout ailleurs, une place Jana Pawla II, une rue Mickiewicz, des églises plus qu'il n'en faut, dont une bleue en bois vraiment jolie, un tag "Punk's not dead" qui fait face à l'église blanche en béton, des bâtiments de cinq étage peints de toutes les couleurs, un magasin "Zarra", des pizzeria, des fleuristes, des skleps (épiceries), des marchands de chaussures, des kebabs... On va réserver l'hôtel : un truc un peu miteux mais confortable. Les douches sont au rez-de-chaussée et on est au troisième étage.
On se pose cinq minutes et on part faire des provisions de bières pour Kasia, de manger pour moi et ce dont on aurait vraiment dû se passer : une bouteille de vodka zoladkowa, les Polonais ont bien raison de dire que c'est dangereux avec la bière...
Le concert commence au dom kultury. D'abord le concours de jeunes bardes, des trucs bien, d'autres moins, de jolies voix parfois. Deuxième partie : les lauréates du précédent concours, l'horreur absolue, une guitare mal accordée, deux filles qui chantent tout à la tierce avec des reprises en écho... Après, c'était mieux et puis ça a été l'apothéose avec Guéroï Lavon Volski version barde.
Le banquet a suivi, une guitare tournait de mains en mains, les bières faisaient pshhh jusqu'à la fameuse vodka dangereuse. Après, je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé. Mais c'était une bonne soirée !...
Le lendemain, après une siestasse réparatrice, nous voilà reparties au concert, l'officiel cette fois, et alors là, j'ai découvert Andreï Melnikau, un barde qui fait trop bien la trompette avec sa bouche... de chouettes chansons que tout le monde connaissait par coeur... et puis j'ai retrouvé la voix de Kasia Kamotskaya, je comprends très bien qu'on puisse trouver ça chiant, mais elle a vraiment une voix qui fait quelque chose à l'intérieur. Et puis, WZ Orkestra, qu'en dire ? Slava le basiste est revenu de ses croisières, Ksénia a toujours la voix la plus aérienne du monde, Zmitserr est toujours aussi cabot avec le public et pénible avec ses musiciens. On a fini sur un Kurales chanté par le public (qui devait être à 90% féminin à entendre les voix...)
Voilà, c'est fini et c'est bien triste. Demain, il faut travailler et j'ai paaaaaaaaas enviiiiiiiie !