La famille Raba.
2 participants
Page 1 sur 1
La famille Raba.
La famille kosovare Raba expulsée après 21 jours de détention
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 07.12.06 | 14h16 • Mis à jour le 07.12.06 | 14h53
Pour la famille Raba, le voyage n'est pas encore terminé. Une fois de plus, Jousef, Shpresa et leurs trois enfants ont passé la nuit loin de chez eux. Très loin, cette fois, de leur logement de Gray, en Haute-Saône : expulsés mercredi 6 décembre, cette famille kosovare a dormi à l'aéroport de Tirana, entourée de policiers. L'avion dans lequel ils ont été embarqués à Toulouse, à destination de Pristina, a été détourné vers l'Albanie, officiellement pour des raisons météorologiques.
C'est aujourd'hui, vraisemblablement, que les Raba devraient être transférés au Kosovo, une région qu'ils ont quittée il y a tout juste cinq ans : Jousef refuse d'entrer dans l'Armée de libération du Kosovo (UCK) et doit fuir avec sa femme et son fils, Qirim. Le Réseau éducation sans frontières (RESF) affirme que les Raba "ont subi des violences très graves du fait du refus de M. Raba de participer, avec l'UCK, à des expéditions visant à brûler des villages serbes". Ils arrivent en France à l'automne 2001 et s'installent dans un village de Haute-Saône.
TROIS CHAISES VIDES
Depuis, Dashnor et Dashrujé sont nés. Les trois enfants Raba, qui ont aujourd'hui 7, 4 et 3 ans, sont scolarisés à Gray. Les demandes d'asiles déposées par la famille depuis 2001 ont toutes été rejetées, alors que les cinq frères et deux sœurs de Yousef ont eux obtenu le statut de réfugié, en France, en Suède, en Suisse et en Autriche. En juin, le jeune couple a alors tenté d'obtenir une régularisation dans le cadre de la circulaire Sarkozy, réservée aux parents d'enfants scolarisés. Selon RESF, la famille remplissait tous les critères : cette demande serait restée sans réponse.
Le 16 novembre, la famille est arrêtée à son domicile. Elle est conduite au centre de rétention de l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry ; aussitôt, une forte mobilisation se met en place. Dans leur quartier d'abord, où trois chaises vides sont placées devant les écoles des enfants, pour matérialiser leur absence, mais aussi dans toute la région lyonnaise.
Le samedi 2 décembre à l'aube, après dix-sept jours de détention, la nouvelle de leur expulsion imminente se répand. Après des incidents à Lyon, Mme Raba résiste au moment de l'embarquement, à Paris-Roissy. Le pilote de l'avion refuse de décoller, et la famille rentre finalement au centre de rétention de Lyon.
Le répit est de courte durée : le dimanche 3 décembre, le tribunal administratif refuse leur demande de liberté et fixe la date de l'expulsion au 6 décembre. Cette décision est confirmée en appel le 5 décembre. Au centre de rétention, à Lyon, les détenus ont commencé une grève de la faim par solidarité. Pour contourner la forte mobilisation, la famille est emmenée à Toulouse.
"CROISADE PERSONNELLE DE SARKOZY"
A Blagnac, mercredi, un avion affrété par le gouvernement a décollé à 11 h 45, embarquant la famille Raba encadrée par dix policiers. Officiellement, du brouillard a empêché l'appareil d'atterrir à Pristina. Selon RESF, il est aussi possible que la France n'ait pas eu l'autorisation du Kosovo.
"En quoi la présence de cette famille, bien intégrée en France depuis 2001, dont deux enfants sont nés en France et dont tous sont trois régulièrement scolarisés ici, présentait-elle une menace pour notre pays ?", s'est interrogé l'ancien ministre socialiste Jack Lang, jeudi. La candidate des Verts à la présidentielle, Dominique Voynet, a elle dénoncé "une croisade personnelle" de Nicolas Sarkozy. "Son acharnement a été à la mesure de la résistance à Gray, comme s'il avait voulu faire un exemple, quoi qu'il en coûte à la République", a-t-elle déclaré. Le PS avait, de son côté, demandé au ministre de l'intérieur d'accorder un titre de séjour à cette famille.
En France, les reconduites à la frontière d'étrangers en situation irrégulière ont doublé en trois ans, passant de 10 000 en 2002 à 20 000 en 2005, a annoncé mardi le gouvernement, à l'issue d'un comité interministériel de contrôle de l'immigration. La diminution des demandes d'asile s'est en revanche accélérée, reculant de 34,8 % sur les dix premiers mois de l'année.
A son arrivée à Pristina, la famille Raba devrait être prise en charge par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, a indiqué RESF.
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 07.12.06 | 14h16 • Mis à jour le 07.12.06 | 14h53
Pour la famille Raba, le voyage n'est pas encore terminé. Une fois de plus, Jousef, Shpresa et leurs trois enfants ont passé la nuit loin de chez eux. Très loin, cette fois, de leur logement de Gray, en Haute-Saône : expulsés mercredi 6 décembre, cette famille kosovare a dormi à l'aéroport de Tirana, entourée de policiers. L'avion dans lequel ils ont été embarqués à Toulouse, à destination de Pristina, a été détourné vers l'Albanie, officiellement pour des raisons météorologiques.
C'est aujourd'hui, vraisemblablement, que les Raba devraient être transférés au Kosovo, une région qu'ils ont quittée il y a tout juste cinq ans : Jousef refuse d'entrer dans l'Armée de libération du Kosovo (UCK) et doit fuir avec sa femme et son fils, Qirim. Le Réseau éducation sans frontières (RESF) affirme que les Raba "ont subi des violences très graves du fait du refus de M. Raba de participer, avec l'UCK, à des expéditions visant à brûler des villages serbes". Ils arrivent en France à l'automne 2001 et s'installent dans un village de Haute-Saône.
TROIS CHAISES VIDES
Depuis, Dashnor et Dashrujé sont nés. Les trois enfants Raba, qui ont aujourd'hui 7, 4 et 3 ans, sont scolarisés à Gray. Les demandes d'asiles déposées par la famille depuis 2001 ont toutes été rejetées, alors que les cinq frères et deux sœurs de Yousef ont eux obtenu le statut de réfugié, en France, en Suède, en Suisse et en Autriche. En juin, le jeune couple a alors tenté d'obtenir une régularisation dans le cadre de la circulaire Sarkozy, réservée aux parents d'enfants scolarisés. Selon RESF, la famille remplissait tous les critères : cette demande serait restée sans réponse.
Le 16 novembre, la famille est arrêtée à son domicile. Elle est conduite au centre de rétention de l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry ; aussitôt, une forte mobilisation se met en place. Dans leur quartier d'abord, où trois chaises vides sont placées devant les écoles des enfants, pour matérialiser leur absence, mais aussi dans toute la région lyonnaise.
Le samedi 2 décembre à l'aube, après dix-sept jours de détention, la nouvelle de leur expulsion imminente se répand. Après des incidents à Lyon, Mme Raba résiste au moment de l'embarquement, à Paris-Roissy. Le pilote de l'avion refuse de décoller, et la famille rentre finalement au centre de rétention de Lyon.
Le répit est de courte durée : le dimanche 3 décembre, le tribunal administratif refuse leur demande de liberté et fixe la date de l'expulsion au 6 décembre. Cette décision est confirmée en appel le 5 décembre. Au centre de rétention, à Lyon, les détenus ont commencé une grève de la faim par solidarité. Pour contourner la forte mobilisation, la famille est emmenée à Toulouse.
"CROISADE PERSONNELLE DE SARKOZY"
A Blagnac, mercredi, un avion affrété par le gouvernement a décollé à 11 h 45, embarquant la famille Raba encadrée par dix policiers. Officiellement, du brouillard a empêché l'appareil d'atterrir à Pristina. Selon RESF, il est aussi possible que la France n'ait pas eu l'autorisation du Kosovo.
"En quoi la présence de cette famille, bien intégrée en France depuis 2001, dont deux enfants sont nés en France et dont tous sont trois régulièrement scolarisés ici, présentait-elle une menace pour notre pays ?", s'est interrogé l'ancien ministre socialiste Jack Lang, jeudi. La candidate des Verts à la présidentielle, Dominique Voynet, a elle dénoncé "une croisade personnelle" de Nicolas Sarkozy. "Son acharnement a été à la mesure de la résistance à Gray, comme s'il avait voulu faire un exemple, quoi qu'il en coûte à la République", a-t-elle déclaré. Le PS avait, de son côté, demandé au ministre de l'intérieur d'accorder un titre de séjour à cette famille.
En France, les reconduites à la frontière d'étrangers en situation irrégulière ont doublé en trois ans, passant de 10 000 en 2002 à 20 000 en 2005, a annoncé mardi le gouvernement, à l'issue d'un comité interministériel de contrôle de l'immigration. La diminution des demandes d'asile s'est en revanche accélérée, reculant de 34,8 % sur les dix premiers mois de l'année.
A son arrivée à Pristina, la famille Raba devrait être prise en charge par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, a indiqué RESF.
Re: La famille Raba.
Le ministre de l'Intérieur est pris d'une rage a démentielle. Hier, il faisait expulser la famille Raba après lui avoir fait faire le tour de France en avion et en voiture : aller-retour lyon-Paris dans la journée le 2 décembre Lyon Toulouse en voiture le 4 décembre puis Toulouse Tirana le 5 en avion militaire et en principe Tirana Pristina aujourd'hui (avion attendu dans l'après-midi) avec.... une escorte de dix policiers. Un avion, un éqauipage, dix policiers mobilisé pendant deux jours pour expulser deux jeunes parents (26 et 27 ans) et leurs trois enfants de 7, 4 et 3 ans. Sans compter la débauche d'énergie, d'argent et de moyens mis en oeuvre les jours précédents !
Il est évident que pour tous ceux qui se sont impliqués dans cette affaire les choses ne vont pas en rester là. Le RESF (Lyon et Haute Saône) appelle à la constitution d'un collectif national de solidarité avec la famille Raba pour exiger son retour à Gray et, en attendant, veiller à sa sécurité au Kosovo.
Dans l'immédiat, on continue à faire savoir aux responsables ce qu'on pense de leur attitude.
D'autant que le jeune étudiant Malien de Toulouse Daïm Sidibe sera placé sur le vol Paris-Bamako de 16h40 (Charles De Gaulle 2C) aujourd'hui, dernier jour de sa rétention. Le RUSF et Sud-Etudiant (dont Daïm est militant) appellent à se rendre à Roissy pour manifester sa solidarité. Le RESF s'y associe naturellement et il appelle à dire sans détour tout le bien qu'on pense des responsables de ces expulsions. Après la chasse à l'enfant, la chasse à l'étudiant ?
Enfin, ce soir à 17h30 avenue de l'Opéro (métro Opéra) rassemblement devant l'agence Air France pour protester contre la collaboration d'Air France aux expulsions. Nous ne voulons pas qu'Air France devienne la compagnie qui matraque et menotte ses passagers
Communiqué de RESF
Il est évident que pour tous ceux qui se sont impliqués dans cette affaire les choses ne vont pas en rester là. Le RESF (Lyon et Haute Saône) appelle à la constitution d'un collectif national de solidarité avec la famille Raba pour exiger son retour à Gray et, en attendant, veiller à sa sécurité au Kosovo.
Dans l'immédiat, on continue à faire savoir aux responsables ce qu'on pense de leur attitude.
D'autant que le jeune étudiant Malien de Toulouse Daïm Sidibe sera placé sur le vol Paris-Bamako de 16h40 (Charles De Gaulle 2C) aujourd'hui, dernier jour de sa rétention. Le RUSF et Sud-Etudiant (dont Daïm est militant) appellent à se rendre à Roissy pour manifester sa solidarité. Le RESF s'y associe naturellement et il appelle à dire sans détour tout le bien qu'on pense des responsables de ces expulsions. Après la chasse à l'enfant, la chasse à l'étudiant ?
Enfin, ce soir à 17h30 avenue de l'Opéro (métro Opéra) rassemblement devant l'agence Air France pour protester contre la collaboration d'Air France aux expulsions. Nous ne voulons pas qu'Air France devienne la compagnie qui matraque et menotte ses passagers
Communiqué de RESF
Christophe- Admin
- Nombre de messages : 289
Age : 48
Localisation : Bourg de Visa
Date d'inscription : 09/01/2006
Re: La famille Raba.
A part ça, mercredi on a enfin trouvé où se rassemblait le collectif antilibéral de notre ville de Moissac. Réunion assez marrante, on avait un peu peur de se retrouver au milieu de la cellule du PC locale, rebaptisée pour l'occasion, finalement pas mal de gens et d'idées différents. La réunion à un peu tourné autour de la candidature de MGB et sa probable désignation, ambiance un peu morose avec la fin du mouvement en toile de fond... à suivre.
PS : La prochaine fois, on parlera peut-être du programme et des actions?
PS : La prochaine fois, on parlera peut-être du programme et des actions?
Christophe- Admin
- Nombre de messages : 289
Age : 48
Localisation : Bourg de Visa
Date d'inscription : 09/01/2006
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum