Liberté de la Presse en France.
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Liberté de la Presse en France.
Voici un article AFP d'une "pîgiste permanente" à l'AFP:
trouvé sur :
http://fr.news.yahoo.com/04102006/202/la-colere-des-perquisitionnes-par-erreur-dans-une-cite-des.html#%3E
La colère des ''perquisitionnés par erreur'' dans une cité des Mureaux
Par Raphaelle PICARD
LES MUREAUX (AFP) - Colère, humiliation et désir de vengeance: les habitants du quartier défavorisé des Musiciens aux Mureaux étaient nombreux mercredi à exprimer leur amertume après avoir été réveillés par une intervention policière à l'aube et vu leurs enfants "braqués".
Il était 6H00 pile lorsque des habitants du deuxième étage de la tour Bizet ont entendu le premier coup de bélier sur leur porte blindée.
La famille musulmane pratiquante de 15 personnes, réunie dans la salle à manger pour le traditionnel repas avant le lever du soleil, n'a pas eu le temps de réaliser. "Une vingtaine de policiers ont fait irruption dans l'appartement, ils nous ont fait tomber au sol, avec un coup de pied, mon frère et moi", raconte Adama, 17 ans, portant un hématome au visage après un "coup de matraque".
"Ils m'ont écrasé la tête par terre comme une merde", ajoute le jeune garçon. Il affirme que des policiers, dans la précipitation, ont également poussé sa mère par terre, lui ont renversé de l'huile chaude sur un pied et jeté à terre les aliments, tandis que les deux frères étaient menottés et les autres membres de la famille alignés dans le couloir, mains sur la tête. Adama confie son désir de "se venger".
Les yeux de Workya, une des filles de la famille, étincellent de colère. Son fils de deux ans et demi "s'est fait braquer un pistolet sur la tempe" dans sa chambre. La jeune femme de 27 ans n'a pas pu se rendre à son travail ce matin. Elle veut porter plainte. "Pour eux, on est juste une famille d'arabes et de noirs, ils nous considèrent comme des animaux", affirme-t-elle.
Après leur intervention musclée, les policiers, à la recherche de cinq personnes à la suite des échauffourées avec des jeunes, dimanche soir, dans le quartier, sont partis rapidement en disant "on s'est trompé", se dirigeant vers la porte voisine.
Même porte enfoncée. Même surprise, peur et indignation chez les "perquisitionnés par erreur". Une journaliste de l'AFP a constaté que l'appartement avait été "retourné", des meubles cassés, des vêtements jetés à terre, des étagères vidées, des matelas retournés. Cette fois, les policiers "braquent dans son lit un petit garçon trisomique de 6 ans", affirme Lina, habitante du second appartement, qui ajoute: "Ils l'ont traumatisé. Ce n'est que de la mise en scène, ils vont d'appart en appart mais ils ont rien trouvé".
Lorsque la centaine de policiers se replient vers 8H00 après avoir interpellé une personne en présence d'une nuée de journalistes, des femmes et des jeunes les poursuivent en les invectivant et en imitant le cri du singe: "bâtards, robocops, fourmis!"
Comme d'autres mères de famille descendues des tours au fil de l'intervention, Mariam fulmine. On a fait revenir cette jeune femme de 24 ans de son travail à la chaîne car la police est intervenue dans son appartement où se trouvait son nourrisson de 12 mois. "Ici on se sent en danger, on a peur quand les forces de l'ordre sont là", lâche-t-elle. "Si on braquait vos enfants avec des armes, j'aimerais bien voir comment vous réagiriez, il faut arrêter la provocation".
Et voici le résultat :
Ci-dessous un communiqué du Syndicat autonome des journalistes (SAJ-UNSA) - (Acrimed) trouvé sur : http://www.acrimed.org/article2474.html#%3E
Notre consœur Raphaëlle Picard, pigiste permanente de l’AFP dans le département des Yvelines, est frappée depuis trois semaines d’ « interdiction professionnelle » par la police et la justice du département, après la diffusion de son reportage sur l’opération de police, le 4 octobre, dans le quartier des Musiciens aux Mureaux.
Dans cette dépêche, Raphaëlle, jeune journaliste de l’AFP depuis 2004, a décrit - en se conformant avec la plus parfaite rigueur et honnêteté aux règles déontologiques de la profession - « La colère des "perquisitionnés par erreur" dans une cité des Mureaux ».
Ce reportage a valu à l’AFP de très importantes reprises dans la presse nationale et régionale, écrite et audiovisuelle.
Ce témoignage rigoureux, parfaitement sourcé et ponctué de nombreuses citations incontestables, est évidemment exempt de tout commentaire de l’auteure, comme l’exigent les règles rédactionnelles de l’AFP. Il a jeté un éclairage nécessaire sur les coulisses des opérations de police à grand spectacle, mises en scène par le locataire de la place Beauvau, par ailleurs candidat à la présidence de la République.
Mais « l’arroseur arrosé », qui ne tolère, semble-t-il, qu’une presse aux ordres et à sa bottine, a violemment réagi par l’intermédiaire de ses services départementaux :
Ce fut d’abord le directeur adjoint de la police départementale qui à la sortie d’une conférence de presse, a étrillé notre consœur, l’accusant de « malhonnêteté intellectuelle ».
Ce fut ensuite le directeur de la sécurité publique, à qui Raphaëlle avait demandé un entretien, qui l’a accusée d’avoir « produit des faux témoignages qu’elle n’avait pas pris soin de vérifier... auprès de la police » (sic). « Notre collaboration va s’arrêter là », lui a-t-il signifié.
Ce fut encore (côté Justice), le procureur adjoint du parquet de Versailles qui lui a également signifié que sa porte était désormais fermée et qu’il « ne voulait plus jamais collaborer » avec elle. « On a toute la direction sur le dos... », a-t-il avoué.
Enfin, last but not least, le directeur de la police judiciaire des Yvelines est monté d’un cran : « On va porter plainte... ». Menace gratuite, fanfaronne et vide de sens, puisque, à ce jour, aucune espèce de plainte n’a été déposée devant une quelconque juridiction.
Raphaëlle et par voie de conséquence l’AFP, se trouve désormais coupée de toutes les sources « officielles et institutionnelles », indispensables pour couvrir de façon rigoureuse, honnête et complète, l’actualité dans ce département.
Le but poursuivi par le ministère de l’Intérieur est limpide : interdire à Raphaëlle Picard de faire son travail de journaliste et pousser la direction de l’AFP, au pire, à mettre fin à sa collaboration, au mieux, à procéder à sa mutation.
L’AFP avait obtenu il y a une quinzaine de jours, du procureur adjoint du parquet de Versailles, un rendez-vous à déjeuner, prévu le mercredi 25 octobre. Mais au dernier moment, le mercredi matin, d’une façon pour le moins cavalière et méprisante, le magistrat a signifié à l’Agence, par la voix de son assistante ou secrétaire, que le rendez-vous était annulé « pour raisons d’agenda ».
Cette affaire est très grave et ne doit pas en rester là.
La carrière professionnelle de Raphaëlle est objectivement menacée par un tenant de l’exécutif qui bafoue, avec le plus intolérable aplomb, les règles élémentaires de la République et de la démocratie et piétine la liberté de la presse.
Ce chantage pèse aussi sur l’ensemble des journalistes de l’Agence dans l’exercice de leur activité professionnelle et plus particulièrement dans les domaines police-justice et politique, en cette période très sensible d’échéances électorales et alors que la situation dans les banlieues est de plus en plus instable.
Le SAJ-UNSA demande avec instance à la Direction Générale, d’affirmer publiquement sa défense de notre consœur et de condamner fermement les menaces et l’ostracisme dont elle est injustement victime.
Il lui demande également de saisir le Premier ministre -voire plus haut si nécessaire- de cette affaire qui constitue une grave entorse à la liberté de la presse, l’un des piliers de notre démocratie républicaine.
Le SAJ-UNSA appelle l’ensemble des syndicats et le personnel de l’AFP à soutenir Raphaëlle Picard et à envisager toutes modalités d’action - et elles sont nombreuses - pour faire cesser cette invraisemblable atteinte au droit d’informer.
Ce communiqué d’information, tant sur le fond que dans sa forme, et notamment en ce qui concerne les sources qui ont permis sa rédaction, est de l’entière et unique responsabilité du Syndicat Autonome des Journalistes de l’Agence France-Presse.
PARIS, 27 octobre 2006
SYNDICAT AUTONOME DES JOURNALISTES (SAJ-UNSA)
trouvé sur :
http://fr.news.yahoo.com/04102006/202/la-colere-des-perquisitionnes-par-erreur-dans-une-cite-des.html#%3E
La colère des ''perquisitionnés par erreur'' dans une cité des Mureaux
Par Raphaelle PICARD
LES MUREAUX (AFP) - Colère, humiliation et désir de vengeance: les habitants du quartier défavorisé des Musiciens aux Mureaux étaient nombreux mercredi à exprimer leur amertume après avoir été réveillés par une intervention policière à l'aube et vu leurs enfants "braqués".
Il était 6H00 pile lorsque des habitants du deuxième étage de la tour Bizet ont entendu le premier coup de bélier sur leur porte blindée.
La famille musulmane pratiquante de 15 personnes, réunie dans la salle à manger pour le traditionnel repas avant le lever du soleil, n'a pas eu le temps de réaliser. "Une vingtaine de policiers ont fait irruption dans l'appartement, ils nous ont fait tomber au sol, avec un coup de pied, mon frère et moi", raconte Adama, 17 ans, portant un hématome au visage après un "coup de matraque".
"Ils m'ont écrasé la tête par terre comme une merde", ajoute le jeune garçon. Il affirme que des policiers, dans la précipitation, ont également poussé sa mère par terre, lui ont renversé de l'huile chaude sur un pied et jeté à terre les aliments, tandis que les deux frères étaient menottés et les autres membres de la famille alignés dans le couloir, mains sur la tête. Adama confie son désir de "se venger".
Les yeux de Workya, une des filles de la famille, étincellent de colère. Son fils de deux ans et demi "s'est fait braquer un pistolet sur la tempe" dans sa chambre. La jeune femme de 27 ans n'a pas pu se rendre à son travail ce matin. Elle veut porter plainte. "Pour eux, on est juste une famille d'arabes et de noirs, ils nous considèrent comme des animaux", affirme-t-elle.
Après leur intervention musclée, les policiers, à la recherche de cinq personnes à la suite des échauffourées avec des jeunes, dimanche soir, dans le quartier, sont partis rapidement en disant "on s'est trompé", se dirigeant vers la porte voisine.
Même porte enfoncée. Même surprise, peur et indignation chez les "perquisitionnés par erreur". Une journaliste de l'AFP a constaté que l'appartement avait été "retourné", des meubles cassés, des vêtements jetés à terre, des étagères vidées, des matelas retournés. Cette fois, les policiers "braquent dans son lit un petit garçon trisomique de 6 ans", affirme Lina, habitante du second appartement, qui ajoute: "Ils l'ont traumatisé. Ce n'est que de la mise en scène, ils vont d'appart en appart mais ils ont rien trouvé".
Lorsque la centaine de policiers se replient vers 8H00 après avoir interpellé une personne en présence d'une nuée de journalistes, des femmes et des jeunes les poursuivent en les invectivant et en imitant le cri du singe: "bâtards, robocops, fourmis!"
Comme d'autres mères de famille descendues des tours au fil de l'intervention, Mariam fulmine. On a fait revenir cette jeune femme de 24 ans de son travail à la chaîne car la police est intervenue dans son appartement où se trouvait son nourrisson de 12 mois. "Ici on se sent en danger, on a peur quand les forces de l'ordre sont là", lâche-t-elle. "Si on braquait vos enfants avec des armes, j'aimerais bien voir comment vous réagiriez, il faut arrêter la provocation".
Et voici le résultat :
Ci-dessous un communiqué du Syndicat autonome des journalistes (SAJ-UNSA) - (Acrimed) trouvé sur : http://www.acrimed.org/article2474.html#%3E
Notre consœur Raphaëlle Picard, pigiste permanente de l’AFP dans le département des Yvelines, est frappée depuis trois semaines d’ « interdiction professionnelle » par la police et la justice du département, après la diffusion de son reportage sur l’opération de police, le 4 octobre, dans le quartier des Musiciens aux Mureaux.
Dans cette dépêche, Raphaëlle, jeune journaliste de l’AFP depuis 2004, a décrit - en se conformant avec la plus parfaite rigueur et honnêteté aux règles déontologiques de la profession - « La colère des "perquisitionnés par erreur" dans une cité des Mureaux ».
Ce reportage a valu à l’AFP de très importantes reprises dans la presse nationale et régionale, écrite et audiovisuelle.
Ce témoignage rigoureux, parfaitement sourcé et ponctué de nombreuses citations incontestables, est évidemment exempt de tout commentaire de l’auteure, comme l’exigent les règles rédactionnelles de l’AFP. Il a jeté un éclairage nécessaire sur les coulisses des opérations de police à grand spectacle, mises en scène par le locataire de la place Beauvau, par ailleurs candidat à la présidence de la République.
Mais « l’arroseur arrosé », qui ne tolère, semble-t-il, qu’une presse aux ordres et à sa bottine, a violemment réagi par l’intermédiaire de ses services départementaux :
Ce fut d’abord le directeur adjoint de la police départementale qui à la sortie d’une conférence de presse, a étrillé notre consœur, l’accusant de « malhonnêteté intellectuelle ».
Ce fut ensuite le directeur de la sécurité publique, à qui Raphaëlle avait demandé un entretien, qui l’a accusée d’avoir « produit des faux témoignages qu’elle n’avait pas pris soin de vérifier... auprès de la police » (sic). « Notre collaboration va s’arrêter là », lui a-t-il signifié.
Ce fut encore (côté Justice), le procureur adjoint du parquet de Versailles qui lui a également signifié que sa porte était désormais fermée et qu’il « ne voulait plus jamais collaborer » avec elle. « On a toute la direction sur le dos... », a-t-il avoué.
Enfin, last but not least, le directeur de la police judiciaire des Yvelines est monté d’un cran : « On va porter plainte... ». Menace gratuite, fanfaronne et vide de sens, puisque, à ce jour, aucune espèce de plainte n’a été déposée devant une quelconque juridiction.
Raphaëlle et par voie de conséquence l’AFP, se trouve désormais coupée de toutes les sources « officielles et institutionnelles », indispensables pour couvrir de façon rigoureuse, honnête et complète, l’actualité dans ce département.
Le but poursuivi par le ministère de l’Intérieur est limpide : interdire à Raphaëlle Picard de faire son travail de journaliste et pousser la direction de l’AFP, au pire, à mettre fin à sa collaboration, au mieux, à procéder à sa mutation.
L’AFP avait obtenu il y a une quinzaine de jours, du procureur adjoint du parquet de Versailles, un rendez-vous à déjeuner, prévu le mercredi 25 octobre. Mais au dernier moment, le mercredi matin, d’une façon pour le moins cavalière et méprisante, le magistrat a signifié à l’Agence, par la voix de son assistante ou secrétaire, que le rendez-vous était annulé « pour raisons d’agenda ».
Cette affaire est très grave et ne doit pas en rester là.
La carrière professionnelle de Raphaëlle est objectivement menacée par un tenant de l’exécutif qui bafoue, avec le plus intolérable aplomb, les règles élémentaires de la République et de la démocratie et piétine la liberté de la presse.
Ce chantage pèse aussi sur l’ensemble des journalistes de l’Agence dans l’exercice de leur activité professionnelle et plus particulièrement dans les domaines police-justice et politique, en cette période très sensible d’échéances électorales et alors que la situation dans les banlieues est de plus en plus instable.
Le SAJ-UNSA demande avec instance à la Direction Générale, d’affirmer publiquement sa défense de notre consœur et de condamner fermement les menaces et l’ostracisme dont elle est injustement victime.
Il lui demande également de saisir le Premier ministre -voire plus haut si nécessaire- de cette affaire qui constitue une grave entorse à la liberté de la presse, l’un des piliers de notre démocratie républicaine.
Le SAJ-UNSA appelle l’ensemble des syndicats et le personnel de l’AFP à soutenir Raphaëlle Picard et à envisager toutes modalités d’action - et elles sont nombreuses - pour faire cesser cette invraisemblable atteinte au droit d’informer.
Ce communiqué d’information, tant sur le fond que dans sa forme, et notamment en ce qui concerne les sources qui ont permis sa rédaction, est de l’entière et unique responsabilité du Syndicat Autonome des Journalistes de l’Agence France-Presse.
PARIS, 27 octobre 2006
SYNDICAT AUTONOME DES JOURNALISTES (SAJ-UNSA)
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