méduse froide

Hier, avec Christophe, nous étions de corvée pour les oraux de l'examen de la CCIP, mais cette fois-ci payés, pas comme avec ces rats de l'ambassade, ce milieu pourri où des ambassadeurs qui reçoivent 15 000€ d'argent de poche imitent des signatures pour récupérer les frais de bouches d'invités imaginaires et où l'on remercie avec l'ignorance la plus totale ceux qui passent des heures à écouter des gens qui confondent résumé et exposé...
Bref, après les causeries, nous voilà partis au resto, qui fait partie des établissements les plus fréquentés dans ce grand pays de la gastronomie bizarre.
Nous étions avec monsieur Chen dit Le Boutentrain. Hier, c'était lui qui avait l'honneur de commander les plats (tout ça est très codifié : il a outrepassé son rang, c'est le commandeur de plats numéro 4, alors qu'il y avait aussi madame Cai qui est numéro 3 et madame Cai (bis) qui est numéro 2 ; le numéro 1, Monsieur Mo, n'ayant pas participé aux causeries économiques était absent).
Monsieur Chen a donc commandé outre le plats d'ergots de poules aux légumes, des hors-d'oeuvres très originaux : un plat de méduse froide aux piments. Dans ce genre de sauterie, il est interdit de ne pas goûter à chaque plat (j'étais surveillée par Hervé Yang à ma gauche), mais je dois dire que cette fois-ci, ma curiosité était plus forte que l'étiquette. A quelles extrémités pousse l'aversion et la fascination qu'exercent les méduses sur le commun des mortels... C'était avec une sorte d'esprit de vengeance que j'ai mis un morceau de méduse dans ma bouche.
La méduse, à l'inverse du concombre de mer a une texture résistante que je n'aurais jamais soupçonnée ce qui implique une longue mastication si l'on n'est pas adepte du gobage.
C'est donc avec un plaisir vicieux que j'ai mâché ce morceau de méduse aux piments. Le goût est étonnant car il existe. Qui eût pu penser un seul instant que la méduse, animal flasque et à priori sans saveur en avait une rappelant précisément l'iode ?
Ce sont ces instants-là que nous regretterons le plus, mais je ne doute pas que les BeauxGens mettent en ce moment au point la recette inédite du pâté de vers de terre ou des tranches de limaces marinées...

hier j'ai mange (sur l'ile de Ludao) une glace a l'alque verte (pas vraiment de gout) et de la viande de requin... la partie qu'il y a autour de l'estomac parait-il... sans grand interet non plus...

Par contre je recommande les classiques huitres frites au poivre.

Avant hier (ile de Lanyu... ou une autre version des tropiques, aussi humide mais sans pluie et beaucoup de vent: j'ai rarement vu passer autant de nuage aussi vite au dessus de ma tete... l'impression d'etre au milieu de l'ocean, sans le mal de mer. Au passage, pour digresser en dgressant, je me croyais resistant au dit mal... eh bien pas tout a fait, j'ai decouvert que dans ce domaine aussi tout est relatif: relatif a la taille des vagues (et pas de la vitesse du bateau comme je croyais)... bref 4 heures de traversee c'est un peu longuet... une fois qu'on s'est lasse de regarder les poissons volants (ca m'a pris les 4heures de l'aller pour me lasser mais quand meme ca finit par etre repetitif...)... Je dois dire que le polar de chris a du attendre le rythme moins chaloupe du notre train de nuit! )... bref on en etait a avant hier... on a mange de la vrai cuisine Yami fait par une grand mere locale. Au menu differentes sortes de crabes, poisson volants fumes puis cuits, tiges de taros (un peu trop acide), quelques coquillage... et des algues super-bonnes mais super epicees: Je jure qu'ils ont la des piments plus fort qu'au Sichuan... Ils utilisent ces piments-oiseaux... en general t'en utilise un ou deux pour un bon gros plat.... la c'etait plutot a la poignee que ca marchait...

Je vous parlerai une autre fois de l'architecture yami (ou comment le gouvernement taiwanais a vire les gens (dans les annees 60... periode a laquelle les yamis ont commence a avoir des pbs avec le reste du monde) de leurs jolies maisons adaptees au lieu (typhon et cie) pour les mettres dans des cubes de betons qui, bien sur, n'ont pas tenus aux typhons... Si on ajoute a ca, le petit depotoir nucleaire de quelques 60000 futs sur leur ile, la plus sauvage et la plus preservee de Taiwan... vous pouvez vous faire une petite idee de l'opinion locale a propos de Taiwan...)